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Frédéric Olivier
27 septembre 2017

La liberté d’expression en Gambie

En Gambie l'année dernière, des lois restrictives ont continué d’entraver le droit à la liberté d’expression. Il s’agissait notamment de lois érigeant en infraction la critique des représentants de l’État et la publication de fausses informations, ainsi que de textes relatifs à la sédition datant de l’époque coloniale. Marqués par la répression exercée dans le passé contre les professionnels des médias et les défenseurs des droits humains, les journalistes travaillaient dans un climat d’autocensure. En décembre 2015, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a indiqué que le journaliste Alagie Abdoulie Ceesay, directeur général de la radio indépendante Terranga FM, était arbitrairement privé de liberté depuis son arrestation pour sédition, en juillet 2015. Le Groupe de travail a appelé à sa libération immédiate, à une indemnisation et à l’ouverture d’une enquête dont serait chargé le rapporteur spécial sur la torture. Alagie Abdoulie Ceesay s’est soustrait à la surveillance de ses gardiens en avril. Le 8 novembre, Momodou Sabally, directeur du Service gambien de radio et de télévision (GRTS), ainsi que le journaliste Bakary Fatty, ont été arrêtés par des membres de l’Agence nationale de renseignement (NIA). Bakary Fatty était maintenu en détention sans avoir été inculpé et sans pouvoir contacter sa famille ou un avocat. Momodou Sabally a de nouveau été inculpé de plusieurs infractions économiques pour lesquelles il avait bénéficié d’un nonlieu en 2015. Les deux hommes ont été arrêtés après avoir diffusé des images de la nomination d’un candidat de l’opposition. Alhagie Manka, un reporter photographe indépendant, et Yunus Salieu, un journaliste au Daily Observer, ont été arrêtés le 10 novembre après avoir filmé des sympathisants du président. Yunus Salieu a été remis en liberté le lendemain sans avoir été inculpé. Alhagie Manka a lui aussi été libéré sans inculpation, le 16 novembre. En octobre, la Cour de justice de la CEDEAO a examiné un recours introduit par la Fédération africaine des journalistes et quatre journalistes gambiens exilés, qui contestaient les dispositions draconiennes de la législation relative à la presse et faisaient valoir que leur application entraînait des violations des droits des journalistes, dont celui de ne pas être soumis à la torture.

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